
Jelena Mihic Munjic est directrice générale et possède une expertise en matière de stratégie d’entreprise, de finance et de leadership.
Auditeur certifié et expert judiciaire agréé, elle a siégé dans des conseils d’administration tels que celui d’UniCredit Bank Serbia.
Jelena est titulaire d’une maîtrise en finance quantitative et a publié des articles dans des revues professionnelles.
Elle parle couramment le serbe et l’anglais.

Elena Ramírez Marín supervise actuellement les domaines de la fiscalité et de l’externalisation au bureau de Kreston en Catalogne, représentant Kreston Global en Espagne, en Andorre et au Portugal. Forte d’une expérience de 30 ans dans le secteur de la fiscalité et de l’audit, sa carrière a été particulièrement axée sur l’externalisation et les services fiscaux. Elle occupe le poste de directrice du bureau international de Kreston Iberaudit et est membre du conseil d’administration de Kreston.
Impact des prix de transfert sur les PME : commentaire pour Bloomberg Tax
septembre 10, 2024
Les PME doivent s’adapter à l’évolution constante des réglementations en matière de prix de transfert et à la complexité du paysage fiscal mondial afin d’éviter la double imposition et de réduire les coûts de mise en conformité. Jelena Mihic Munjic, Managing Director chez Kreston MDM et Elena Ramirez Marin, Partner chez Kreston Iberaudit, ont récemment fait part de leurs réflexions à Bloomberg Tax. Cliquez ici pour accéder à l’article complet ou lisez un résumé ci-dessous.
La surveillance accrue des autorités fiscales dans le monde entier a renforcé l’importance du respect du principe de pleine concurrence, et les récentes modifications des pratiques et de la législation en matière de fiscalité ont eu un impact sur les PME. Les PME s’engageant de plus en plus dans des transactions transfrontalières, le respect des règles en matière de propriété intellectuelle est devenu essentiel. Des cas très médiatisés mettent en évidence la complexité des réglementations en matière de propriété intellectuelle, comme l’indique le « rapport Interpreneur » de Kreston Global. Les principes directeurs de l’OCDE en matière de fiscalité offrent un cadre pour déterminer la valeur de pleine concurrence des transactions entre parties liées, mais ils ne sont pas contraignants, ce qui laisse aux juridictions le soin de mettre en œuvre des réglementations nationales différentes. Cela crée une incertitude fiscale, des coûts plus élevés et des risques de double imposition, en particulier pour les PME qui disposent de ressources limitées pour relever ces défis.
Affaires récentes en matière de prix de transfert
Apple c. Commission européenne (2016-2020)
La Commission européenne a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros d’arriérés d’impôts pour avoir bénéficié d’aides d’État illégales de la part de l’Irlande. Apple a fait appel et, en 2020, la décision a été annulée. L’affaire a mis en lumière l’examen minutieux des pratiques fiscales des multinationales.
Australie c. Rio Tinto (2017-2022)
Rio Tinto a réglé un différend sur le transfert de bénéfices avec le bureau australien des impôts pour près d’un milliard de dollars australiens. Cette affaire a mis l’accent sur la transparence des prix de transfert et sur les risques d’une planification fiscale agressive.
Amazon c. IRS (2017-2019)
Amazon a remporté un litige avec l’IRS concernant la sous-évaluation d’actifs incorporels, les tribunaux ayant statué en sa faveur. Cette affaire a mis en évidence la nécessité d’une solide documentation sur les prix de transfert.
Danemark c. Maersk Oil and Gas (2018-2023)
Le Danemark a contesté les prix de transfert de Maersk, affirmant qu’il avait transféré des bénéfices à l’étranger. Cette affaire a renforcé l’importance d’une documentation claire en matière de prix de transfert.
Fiat Chrysler c. Commission européenne (2015-2022)
Fiat Chrysler a été accusée d’avoir reçu des aides d’État illégales. La Cour européenne de justice a annulé l’arrêt en 2023, limitant ainsi les pouvoirs de la CE en matière de décisions fiscales.
France c. McDonald’s (2015-2022)
McDonald’s a obtenu 1,245 milliard d’euros des autorités françaises pour avoir transféré des bénéfices au Luxembourg, ce qui met en évidence les risques liés aux stratégies fiscales agressives.
HMRC c. BlackRock (2012-2024)
La Cour d’appel a jugé que le prêt intragroupe de BlackRock visait principalement à éviter l’impôt, soulignant la nécessité de conditions de pleine concurrence dans les accords de prêt.
Inde c. Kellogg India (2021-2022)
Kellogg India a gagné un litige sur les prix de transfert, renforçant ainsi l’importance de la sélection de l’entité appropriée dans les analyses.
Norvège c. ConocoPhillips (2019-2023)
La Norvège a réduit les charges d’intérêt de ConocoPhillips, estimant que les conditions de son prêt n’étaient pas conformes au principe de pleine concurrence. L’affaire a mis l’accent sur la conformité des prêts intragroupes.
Prochaines étapes
Les réglementations fiscales évoluant, les entreprises de toutes tailles doivent adapter leurs stratégies de prix de transfert pour gérer les risques et rester en conformité. La Commission européenne (CE) a introduit deux directives clés (publiées le 12 septembre 2023), la directive BEFIT et la directive sur les prix de transfert, visant à harmoniser et à simplifier les règles fiscales dans l’ensemble de l’UE.
Directive BEFIT
Le BEFIT s’adresse aux groupes d’entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est égal ou supérieur à 750 millions d’euros et vise à uniformiser les bases d’imposition dans l’ensemble de l’Union européenne. Il calcule un résultat fiscal préliminaire à partir des états financiers de chaque groupe, qui est ajusté et agrégé pour tenir compte des compensations transfrontalières des pertes et profits. Les États membres peuvent offrir des déductions supplémentaires s’ils respectent les exigences de la directive sur l’impôt minimum mondial. L’objectif est de simplifier la mise en conformité et de garantir une imposition équitable dans l’ensemble de l’UE.
Directive sur les prix de transfert
Cette directive aborde les questions de prix de transfert, en veillant à ce que les transactions entre sociétés respectent le principe de pleine concurrence, conformément aux lignes directrices de l’OCDE, afin d’éviter l’évasion fiscale. Elle fixe des règles pour les entités apparentées, les méthodes de prix de transfert et les ajustements pour les transactions non marchandes.
Impact de la directive
Les directives sur le BEFIT et les prix de transfert réduiront les coûts de mise en conformité, en particulier pour les PME, et apporteront une plus grande sécurité. Elles visent à harmoniser les règles fiscales, à lutter contre l’évasion fiscale et à renforcer la compétitivité au sein de l’UE. Toutefois, ces directives ne s’appliqueront qu’à l’intérieur des États membres de l’UE, les transactions transfrontalières avec des entreprises non européennes n’étant pas concernées.
Développements mondiaux en matière de prix de transfert
En dehors de l’UE, des pays comme les États-Unis, l’Australie et le Canada ont renforcé leur réglementation en matière de prix de transfert, augmentant ainsi les coûts de contrôle et de mise en conformité, en particulier pour les PME. La mondialisation et l’adoption incohérente des lignes directrices de l’OCDE sont sources de complexité, notamment de double imposition.
Réflexions finales
Les entreprises, en particulier les PME, doivent rester informées et flexibles face à l’évolution des réglementations fiscales mondiales. Pour faire face à ces changements, il est essentiel de demander l’avis d’experts et de maintenir des pratiques de conformité rigoureuses.
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