L’enquête Interpreneur : Comprendre les tendances des entreprises de taille moyenne en France
La France, qui se situe en milieu de peloton, a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB de 1,4 % à 1 %, en raison de divers facteurs, notamment la guerre en Ukraine, les défis de la chaîne d’approvisionnement et l’austérité.
La période difficile que nous traversons a sans aucun doute donné à réfléchir aux entreprises désireuses de se développer à l’international.
Pour comprendre comment ce paysage affecte les entreprises de taille moyenne, nous avons récemment interrogé 1 400 chefs d’entreprise dans 14 pays, dans des entreprises du secteur privé gagnant jusqu’à 300 millions de livres sterling par an et qui se sont développées à l’international. Nous appelons ces PDG des “interprètes”.
Nous avons analysé les données françaises par rapport aux perspectives mondiales afin de mieux comprendre ce qui motive les entrepreneurs français, malgré un paysage difficile.
Le commerce mondial : Les chefs d’entreprise français pensent-ils que davantage d’entreprises se développeront à l’étranger au cours des 12 prochains mois ?
Les prévisions d’expansion des activités outre-mer sont prudentes
Augmentation significative | 26% |
Augmentation modérée | 49% |
Pas de changement | 16% |
Diminution modérée | 5% |
Diminution significative | 1% |
Pas sûr | 3% |
La France, comme les autres pays européens interrogés, est globalement moins confiante que le reste du monde dans la prévision d’une augmentation significative de l’expansion internationale. Les pays les plus confiants, le Nigeria et l’Afrique du Sud, se situent à 98 % et la France à 75 %, ce qui indique une approche plus prudente du commerce international.
Sur quels marchés les entreprises françaises préfèrent-elles se développer ?
Parmi les régions ou pays suivants, quels sont, le cas échéant, ceux dans lesquels vous (ou votre entreprise) envisageriez de vous implanter ? (Cochez toutes les cases qui s’appliquent) | |
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Europe occidentale (Allemagne, France, Royaume-Uni, etc.) | 61% |
Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Mexique, etc.) | 43% |
Europe de l’Est (Pologne, Hongrie, Roumanie, etc.) | 36% |
Asie du Nord (Chine, Japon, Corée, etc.) | 21% |
Amérique du Sud (Brésil, Chili, Colombie, etc.) | 16% |
Afrique | 11% |
Asie du Sud (Thaïlande, Vietnam, Singapour, etc.) | 11% |
Moyen-Orient | 10% |
Australie/Nouvelle-Zélande | 7% |
Pas sûr/aucun en particulier | 2% |
Autres | 1% |
L’Europe occidentale est le premier choix de la France pour son expansion mondiale
Les résultats de la France reflètent le sentiment mondial et se rapprochent de l’expansion en Europe de l’Ouest. Il est intéressant de noter que les chefs d’entreprise français sont plus enclins à envisager une expansion en Amérique (43 %) que ceux des autres pays européens. L’Espagne a obtenu le score le plus bas (25 %).
Qu’est-ce qui rend un pays plus attractif pour les entreprises françaises désireuses de se développer à l’international ?
Lequel des éléments suivants, le cas échéant, rendrait un pays plus attrayant pour l’expansion internationale ? [Select up to five] | |
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Perspectives de croissance économique | 39% |
Politiques fiscales favorables | 34% |
Accords commerciaux favorables (par exemple, zones de libre-échange, partenariats diplomatiques ou traitement tarifaire préférentiel) | 29% |
Proximité géographique des opérations existantes | 25% |
Compétences et talents (par exemple, disponibilité des talents locaux et ouverture à l’immigration de talents qualifiés) | 25% |
Un environnement réglementaire transparent | 25% |
Soutien gouvernemental (par exemple, subventions, incubateurs et programmes de mentorat) | 24% |
Infrastructure technologique et numérisation | 23% |
Alignement sur la stratégie de croissance à long terme (par exemple, investissement régional dans des industries spécifiques) | 19% |
Similitude culturelle et linguistique avec les opérations existantes | 14% |
Pas sûr | 2% |
Les perspectives de croissance économique sont le principal facteur d’attraction des chefs d’entreprise français
La France a obtenu des résultats assez homogènes en ce qui concerne les éléments attractifs qu’elle recherche dans un pays, mais elle a obtenu le score le plus bas de tous les pays en ce qui concerne l’alignement sur la stratégie de croissance à long terme.
Qu’est-ce qui motive les entrepreneurs français à se développer à l’international ?
Quelles ont été les principales motivations qui ont poussé votre entreprise à se développer à l’international ? [Select up to three] | |
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Opportunités de croissance du marché : Accéder à de nouveaux segments de clientèle | 44% |
Diversification : Réduire la dépendance à l’égard d’un marché unique | 31% |
Avantage concurrentiel : S’implanter sur de nouveaux marchés avant ses concurrents | 28% |
Accès aux technologies numériques et à l’innovation | 26% |
Ressourcement : Fabrication, chaîne d’approvisionnement ou autres opportunités de ressourcement | 24% |
Optimisation des coûts : Tirer parti de coûts de production/de ressources moins élevés | 21% |
Acquisition de talents : Recruter des salariés qualifiés à partir d’un vivier plus large | 21% |
Réseau personnel existant à l’étranger | 17% |
Incitations gouvernementales dans le pays d’accueil (y compris le cadre réglementaire et les incitations fiscales) | 16% |
Pas sûr | 2% |
La France a clairement estimé que la croissance du marché était une motivation essentielle et a donné des réponses très similaires à celles du Royaume-Uni pour toutes les options.
Quels sont les plus grands défis de l’expansion internationale en 2024 selon les Interpreneurs français ?
Les trois plus grands défis à relever au cours du processus d’expansion internationale | |
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Adaptation aux problèmes de logistique et de chaîne d’approvisionnement (par exemple, gestion de l’expédition, de la distribution et de la communication internationales) | 37% |
Gestion de la volatilité économique (par exemple, fluctuations monétaires, inflation ou faible croissance) | 37% |
Naviguer dans la réglementation fiscale mondiale (par exemple, prix de transfert, double imposition, TVA) | 37% |
Logistique, volatilité économique et réglementation fiscale mondiale : autant de défis à relever pour les entreprises internationales, selon les chefs d’entreprise français.
Dans les conditions économiques actuelles, il n’est pas surprenant que les chefs d’entreprise français soient confrontés aux défis de la chaîne d’approvisionnement de la mer Rouge et à la faible croissance de l’Allemagne et de la Chine, deux proches partenaires commerciaux. Trouver les bons partenaires locaux (par exemple, établir des relations fiables et dignes de confiance) est le deuxième défi le plus important (33 %).
Risque : Quels sont, selon les chefs d’entreprise français, les risques les plus importants pour l’expansion mondiale des entreprises en 2024 ?
Quel risque les éléments suivants représentent-ils pour l’expansion internationale de votre entreprise ou pour son projet d’expansion internationale ?
L’escalade des tensions et de l’instabilité géopolitiques | Risque de perturbation | 15% |
Risque important | 20% | |
Risque modéré | 35% | |
Risque minimal | 18% | |
Aucun risque | 8% | |
Pas sûr / Sans objet | 4% | |
Ralentissement économique ou récession | Risque de perturbation | 12% |
Risque important | 27% | |
Risque modéré | 38% | |
Risque minimal | 11% | |
Aucun risque | 8% | |
Pas sûr / Sans objet | 4% | |
Volatilité des marchés financiers et des taux de change | Risque de perturbation | 11% |
Risque important | 24% | |
Risque modéré | 30% | |
Risque minimal | 21% | |
Aucun risque | 11% | |
Pas sûr / Sans objet | 3% | |
Menaces de cybersécurité et violations de données | Risque de perturbation | 13% |
Risque important | 24% | |
Risque modéré | 32% | |
Risque minimal | 18% | |
Aucun risque | 9% | |
Pas sûr / Sans objet | 4% | |
Pénuries de talents et de main-d’œuvre qualifiée | Risque de perturbation | 13% |
Risque important | 26% | |
Risque modéré | 24% | |
Risque minimal | 24% | |
Aucun risque | 9% | |
Pas sûr / Sans objet | 4% | |
Perturbation technologique due à l’IA et aux nouvelles technologies | Risque de perturbation | 4% |
Risque important | 16% | |
Risque modéré | 40% | |
Risque minimal | 21% | |
Aucun risque | 16% | |
Pas sûr / Sans objet | 3% | |
Perturbations de l’environnement et conditions météorologiques extrêmes | Risque de perturbation | 7% |
Risque important | 20% | |
Risque modéré | 31% | |
Risque minimal | 26% | |
Aucun risque | 11% | |
Pas sûr / Sans objet | 5% |
Le ralentissement économique est le plus grand risque pour les entreprises françaises
39 % des personnes interrogées estiment que le ralentissement économique ou la récession représente un risque perturbateur ou important pour l’expansion internationale de leur entreprise ou son projet d’expansion.
Le score le plus élevé pour un risque de perturbation de l’expansion mondiale a été attribué aux tensions géopolitiques et le score le plus bas pour un risque de perturbation a été attribué aux bouleversements technologiques qui ont changé le secteur.
Capital-investissement vs capital-risque : Quelle est la source de financement préférée des entreprises françaises pour leur expansion internationale ?
Capital-risque ou capital-investissement | 38% |
Investisseurs privés (y compris les HNWI) | 28% |
Dette | 28% |
Financement public | 26% |
Marchés des capitaux (i.e. IPO) | 22% |
Financement participatif (crowdfunding) | 20% |
Régimes de participation des salariés | 18% |
Rachat d’entreprise | 17% |
Aucune de ces réponses | 3% |
L’offre de capital-risque aux entreprises françaises matures est le meilleur moyen de financer l’expansion internationale
Le capital-risque est le premier choix pour l’expansion des entreprises en France, mais la France est le pays le plus susceptible d’envisager l’endettement pour financer l’expansion à l’étranger (28 %), le Brésil étant le pays le moins susceptible d’envisager l’endettement (5 %).
Comprendre la fiscalité mondiale : La suite C est-elle prête pour un seuil d’imposition mondial ?
Quel est votre degré de confiance dans votre compréhension des règles fiscales internationales (par exemple les prix de transfert, la TVA) qui régissent les entreprises multinationales ? | |
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Extrêmement confiant : J’ai une connaissance approfondie des règles fiscales internationales et de leurs implications pour les entreprises multinationales. | 26% |
Confiant : J’ai une bonne compréhension des principes clés et je peux naviguer dans des scénarios courants, mais je peux demander des conseils externes pour des situations complexes. | 58% |
Pas très confiant : Ma compréhension des règles fiscales internationales est limitée et je m’appuie fortement sur des conseillers externes pour obtenir des conseils et des analyses. | 14% |
Pas du tout confiant : je ne connais pas les réglementations fiscales internationales et je m’en remets entièrement à des conseillers externes pour leurs conseils, leurs orientations et/ou leur prise de décision. | 2% |
De meilleurs experts locaux pourraient être la réponse à la fiscalité mondiale pour les entreprises françaises
La France n’est que l’un des cinq pays qui considèrent qu’ils n’ont pas les connaissances nécessaires pour comprendre les réglementations fiscales internationales. Les répondants français sont également parmi les moins nombreux à se sentir extrêmement confiants dans leur compréhension des implications des règles fiscales mondiales, juste derrière le Japon (9 %). À l’autre bout de l’échelle, on trouve les États-Unis, où 64 % des personnes interrogées se sentent confiantes dans leur compréhension de la fiscalité mondiale, soit plus du double des résultats français.
L’importance croissante de l’ESG pour les investisseurs et les entrepreneurs français
Nous donnons / donnerions la priorité à l’ESG | 15% |
Nous accordons / accorderions de l’importance à l’ESG, mais ce ne serait pas notre priorité absolue. | 31% |
Nous prenons / prendrions en compte les pratiques ESG, mais seulement si elles n’interfèrent pas avec nos autres priorités. | 40% |
Nous ne prenons pas / ne prendrions pas fortement en compte les pratiques ESG | 9% |
Nous ne prenons pas / ne prendrions pas du tout en compte les pratiques ESG | 2% |
Pas sûr | 3% |
La France ne fait pas de l’ESG une priorité absolue lorsqu’elle se développe à l’international
Il est intéressant de noter que les pays au cœur des réglementations ESG en Europe ont obtenu les scores les plus bas en ce qui concerne la priorité accordée aux pratiques ESG lors de l’expansion à l’échelle mondiale. Seule l’Espagne a obtenu un score inférieur à celui de la France, avec 14 % d’entre elles déclarant donner la priorité à l’ESG.
Les avantages de l’IA dans les opérations commerciales internationales
Dans quelle mesure êtes-vous d’accord ou non avec l’affirmation suivante : “Je me sens prêt à exploiter les avantages de l’IA dans les opérations commerciales mondiales au cours des deux prochaines années” ? | |
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Tout à fait d’accord | 33% |
Plutôt d’accord | 50% |
Ni d’accord ni en désaccord | 14% |
Plutôt en désaccord | 1% |
Pas d’accord | 2% |
Les entreprises françaises sont confiantes dans l’utilisation de l’IA dans les opérations mondiales
De tous les pays interrogés, la France est l’un de ceux qui sont le moins convaincus de leur capacité à exploiter l’utilisation de l’IA dans les opérations commerciales mondiales. Les réponses “ni d’accord ni en désaccord”, plus nombreuses que la moyenne, indiquent peut-être une certaine hésitation.