
Mark Taylor
Directeur des affaires internationales et fiscales, Duncan & Toplis, président du groupe fiscal mondial de Kreston
Mark est membre du conseil d’administration de Duncan & Toplis et responsable des services de conseil fiscal, couvrant l’ensemble de leurs 11 bureaux. Mark possède une expertise particulière en matière de structuration internationale et d’impôts sur les sociétés et sur la propriété. Mark est responsable de la fiscalité internationale pour le cabinet et dirige également le groupe de la fiscalité des entreprises et des affaires ainsi que les départements de la fiscalité immobilière. Il possède une grande expérience de la planification fiscale et de la diligence raisonnable, ayant travaillé sur de nombreuses transactions immobilières, restructurations d’entreprises, acquisitions et cessions de grande envergure. Mark s’efforce d’apporter une valeur ajoutée à ses clients et d’instaurer une culture d’équipe positive. Mark a été nommé président du groupe Global Tax chez Kreston en juin 2020.
Pilier 1 de l’OCDE : remodeler la conformité fiscale des multinationales
July 18, 2024
Mark Taylor, président du Kreston Global Tax Group, fournit une analyse critique pour FT Adviser sur les orientations de l’OCDE concernant le “montant A du pilier 1”. Il examine les orientations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant une nouvelle “Convention multilatérale pour la mise en œuvre du montant A du premier pilier”. Il s’agit d’une composante du projet plus large de l’OCDE sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS), spécialement conçu pour répondre aux défis fiscaux posés par la numérisation de l’économie. Le montant A vise à redistribuer les droits d’imposition afin que les entreprises multinationales (EMN) paient des impôts là où se trouvent leurs clients, et non pas uniquement là où elles sont résidentes fiscales.
L’introduction d’une convention multilatérale
Ce cadre introduit un changement fondamental dans la politique fiscale internationale, en exigeant des sociétés multinationales qu’elles alignent leurs contributions fiscales sur la localisation de leurs activités économiques et sur la création de valeur. Elle s’éloigne du modèle traditionnel de la résidence fiscale, en imposant une obligation fiscale plus importante aux multinationales dans les pays où elles génèrent des bénéfices grâce à l’engagement des consommateurs.
Les orientations de l’OCDE témoignent de la volonté de mettre en œuvre le premier pilier, bien que la convention multilatérale (MLC) nécessaire à sa mise en œuvre ne soit pas encore en vigueur.
Le régime BEPS : Objectifs et résultats
L’initiative BEPS lutte contre les stratégies d’évasion fiscale qui exploitent les lacunes des règles fiscales internationales et qui, selon les estimations de l’OCDE, entraînent une perte de recettes pouvant aller jusqu’à 240 milliards de dollars par an. Le premier pilier concerne les multinationales les plus importantes et les plus rentables, et propose de réaffecter une partie de leurs bénéfices aux pays dans lesquels elles exercent leurs activités. Le deuxième pilier, quant à lui, vise un éventail plus large d’entreprises, en imposant un taux minimum d’imposition des sociétés de 15 %.
L’impact commercial et la réponse stratégique
M. Taylor souligne la nécessité pour les multinationales de réévaluer leurs stratégies fiscales à la lumière de ces évolutions. Les entreprises numériques, malgré leur absence de présence physique dans certaines juridictions, doivent se conformer aux lois fiscales en vigueur dans les pays où leurs utilisateurs sont basés. Cette évolution de la réglementation fiscale pourrait accroître les obligations fiscales et les coûts de mise en conformité, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui opèrent à l’échelle internationale avec des budgets plus serrés.
S’attaquer à l’évitement et adopter la conformité
Les 15 actions de l’OCDE fournissent un cadre pour normaliser la conformité et permettre aux gouvernements de prévenir l’évasion fiscale. Il s’agit notamment de garantir l’imposition dans l’économie numérique, de lutter contre les dispositifs hybrides de non-concordance, de définir les sociétés étrangères contrôlées (SEC) et leur imposition, de cibler les régimes fiscaux préférentiels, de combler les lacunes des conventions fiscales et d’aligner les prix de transfert sur la création de valeur.
Se préparer au changement BEPS
Les multinationales, et les PME indirectement touchées, doivent désormais faire appel à des conseillers fiscaux internationaux pour naviguer dans ce paysage complexe. Les conseillers joueront un rôle essentiel dans la restructuration des modèles d’entreprise, l’évaluation du risque fiscal mondial et l’élaboration de politiques de prix de transfert conformes aux lignes directrices de l’OCDE. La non-conformité est passible de sanctions sévères, mais une préparation minutieuse permet d’améliorer la visibilité des opérations d’une entreprise et de son taux d’imposition global effectif.
L’avenir de la fiscalité internationale
La volonté de réformer les lois fiscales internationales pour refléter l’économie numérique moderne et mondialisée affectera sans aucun doute toutes les entreprises ayant des activités transfrontalières. Bien que les implications de ces réformes ne soient pas encore toutes connues, elles témoignent d’un engagement ferme des décideurs politiques à adapter les cadres fiscaux internationaux aux réalités économiques modernes. Ces changements ne se limitent pas aux grandes entreprises ; toute entreprise ayant des ventes transfrontalières doit s’adapter. Grâce à des conseils professionnels, les entreprises peuvent se positionner avantageusement face à ces changements dans la fiscalité mondiale.
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