
Associé et directeur général, MMJS Consulting, Dubaï
Surandar Jesrani est le PDG de MMJS Consulting à Dubaï, guidant les entreprises vers une mise en œuvre réussie de la TVA aux Émirats arabes unis et dans le CCG depuis 2017. Avant MMJS, il a géré les finances et la fiscalité d’un groupe de capital-investissement de premier plan et a affiné ses compétences en matière de fiscalité internationale chez Infosys et General Motors. Ancien élève de l’Institute of Chartered Accountants of India, Surandar est spécialisé dans la comptabilité, la finance et la fiscalité internationale.
Mise à jour de l’impôt sur les sociétés aux Émirats arabes unis
August 10, 2023
Surandar Jesrani, de MMJS consulting à Dubaï, fait part au magazine eprivateclient de ses réflexions sur les implications de la mise à jour de l’impôt sur les sociétés aux Émirats arabes unis. Lire l’article complet ici ou le résumé ci-dessous.
Les Émirats arabes unis (EAU) ont depuis longtemps démontré leur engagement en faveur des normes internationales de transparence fiscale, notamment en tant que membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Voici un aperçu de l’évolution récente de la situation fiscale aux Émirats arabes unis.
La voie vers la transparence fiscale mondiale
Les plans d’action 2015 de l’OCDE sur l’érosion de la base d’imposition et le partage des bénéfices (BEPS) visent à empêcher les entreprises multinationales (EMN) d’employer des stratégies pour réduire leurs obligations fiscales dans les différentes juridictions. Néanmoins, les premières stratégies BEPS n’étant pas totalement adaptées aux défis de l’économie numérique, l’OCDE a introduit un Cadre inclusif (CI) en 2021. Ce modèle à deux piliers proposait que les entreprises multinationales paient un impôt minimum sur les sociétés de 15 % dans chaque juridiction.
Les Émirats arabes unis, en approuvant cette initiative de cadre fiscal mondial, ont rejoint un consensus avec 139 autres pays. Conformément à leurs obligations dans le cadre de l’OCDE et à leur vision de se positionner comme un centre d’affaires mondial de premier plan, les Émirats arabes unis ont annoncé la mise en place d’un impôt fédéral sur les bénéfices des entreprises en 2022.
Principes clés de la mise à jour de l’impôt sur les sociétés aux Émirats arabes unis
Le régime de l’impôt sur les sociétés des Émirats arabes unis adhère à des principes universellement reconnus garantissant :
- Flexibilité par rapport aux pratiques commerciales modernes.
- Simplicité et certitude.
- Fiscalité équitable.
- Des procédures transparentes.
Entrée en vigueur le 1er juin 2023, la loi sur l’impôt sur les sociétés des Émirats arabes unis comprend 20 chapitres et 70 articles détaillant le champ d’application, la mise en œuvre et les règles de conformité. Toutes les activités commerciales et d’affaires, entreprises par des personnes physiques ou morales, relèvent de ce régime fiscal, divisé en deux catégories : les résidents et les non-résidents.
Vue d’ensemble des entités imposables
- Personnes résidentes : Les personnes morales des EAU sont imposées sur le revenu global.
- Personnes non résidentes : Les entreprises étrangères sont imposées sur les revenus provenant des EAU.
En outre, toutes les personnes physiques et morales exerçant une activité commerciale devront s’enregistrer conformément à la loi sur l’impôt sur les sociétés des Émirats arabes unis.
Certaines entités peuvent bénéficier d’exonérations fiscales, comme les entités gouvernementales des Émirats arabes unis, les entités d’intérêt public admissibles, les fonds d’investissement admissibles et certaines entités spécifiques désignées par le ministre.
Taux et catégories d’impôts
Les taux d’imposition sur les sociétés varient en fonction de la taille et du type d’entreprise :
- Personnes imposables : 0 % sur les revenus jusqu’à 375 000 AED, et 9 % sur les revenus supérieurs à ce seuil.
- Qualifying Free Zone Persons (QFZP) : 0 % sur le revenu admissible et 9 % sur les autres revenus.
- Petites entreprises : 0 % si le revenu brut de l’année précédente est inférieur à 3 millions AED ; sinon, elles sont imposées de la même manière que les personnes imposables en général.
Jusqu’à l’adoption complète des règles du deuxième pilier par les Émirats arabes unis, les multinationales seront imposées selon les taux habituels de l’impôt sur les sociétés.
Conformité
Les entités sont tenues de déposer une déclaration d’impôt dans les neuf mois suivant la clôture de l’exercice fiscal. Des dispositions prévoient des retenues à la source sur certains paiements nationaux et étrangers, mais elles sont actuellement de 0 %.
Conclusion
L’introduction de l’impôt sur les sociétés par les Émirats arabes unis est une mesure stratégique dans leur parcours en tant que membre du CI de l’OCDE, en particulier en ce qui concerne l’impôt minimum mondial proposé par le deuxième pilier du BEPS. Avec un taux d’imposition de 9 %, les Émirats arabes unis restent une proposition attrayante par rapport à d’autres juridictions fiscales. En outre, le fait que la législation fiscale des Émirats arabes unis repose sur des principes internationaux garantit une transition simplifiée pour les entreprises habituées à des lois similaires dans d’autres pays. Par conséquent, de nombreuses entreprises pourraient réévaluer leur structure afin de maximiser les avantages fiscaux réels offerts par ce nouveau régime.
Si vous souhaitez vous entretenir avec l’un de nos experts en fiscalité des EAU, n’hésitez pas à nous contacter.