Connaissances


Carmen Cojocaru
Associé gérant de Kreston Roumanie

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Carmen Cojocaru est une professionnelle hautement qualifiée qui possède une vaste expérience dans les domaines de la comptabilité, de l’audit, de la fiscalité et de l’externalisation des processus d’entreprise. En outre, l’implication de Carmen au sein du comité ESG et de Kreston Global souligne son engagement à promouvoir des pratiques commerciales éthiques et à favoriser une croissance durable au sein de l’industrie.


Rapports ESG dans l’UE

April 13, 2023

Carmen Cojcaru, de notre commission ESG, se penche sur l’évolution des exigences en matière de rapports ESG dans l’UE (Union européenne) et explore les implications de la nouvelle législation pour les entreprises opérant dans la région.

ESG dans l’UE

Les rapports sur le développement durable permettent aux entreprises d’indiquer les progrès qu’elles ont accomplis dans la réalisation des objectifs fixés pour divers paramètres du développement durable, notamment les paramètres ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), les risques et les impacts. Ce rapport non financier aide les entreprises à communiquer les implications positives et négatives de leurs actions sur l’environnement, la société et l’économie, et à fixer des priorités en conséquence. Avec la nouvelle directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises doivent adopter de nouvelles règles et intégrer de nouveaux cadres réglementaires dans leurs stratégies commerciales. Cette décision fera de l’UE le leader mondial en matière de normes d’information sur le développement durable et aura un impact sur environ 50 000 entreprises dans l’UE (contre 11 700 actuellement), le potentiel est donc énorme.

De quoi s’agit-il exactement ?

Elle implique et affecte : la stratégie et les politiques, les indicateurs clés de performance non financiers, la gouvernance sur les questions de durabilité, la double matérialité, l’évaluation et la gestion des risques, et la taxonomie ; elle a donc un impact sur les normes de reporting. En bref, le CSRD exige des organisations qu’elles se concentrent sur les objectifs liés aux questions de durabilité et qu’elles rendent compte des progrès accomplis dans la réalisation de ces objectifs, en fournissant des informations à la fois prospectives et rétrospectives. Les nouvelles règles en matière de rapports sur le développement durable s’appliqueront progressivement, à partir de 2024. Le plus grand défi en la matière est l’imprécision des informations.

Que savons-nous à ce jour sur l’ESG dans l’UE ?

Les rapports doivent être alignés sur les normes européennes d’information sur le développement durable (ESRS) élaborées par le Groupe consultatif pour l’information financière en Europe (EFRAG), le conseiller technique de la Commission en matière d’information sur le développement durable.

De plus amples détails sur les normes seront connus en juin 2023, lorsque la première série d’ESRS adoptée par la Commission européenne est attendue, suivie de la deuxième série en juin 2024.

À qui s’appliquent ces nouvelles règles en matière de rapports sur le développement durable ?

Les obligations de déclaration s’appliqueront à toutes les grandes entreprises, à toutes les sociétés cotées en bourse (à l’exception des micro-entreprises cotées) et aux sociétés non européennes ayant des succursales ou des filiales dans l’UE au-delà de certains seuils de taille.

Les PME cotées en bourse auront la possibilité d’utiliser des normes plus simples et proportionnées et de ne pas appliquer la directive pendant deux ans après son entrée en vigueur. Le CSRD précise également les exigences en matière d’information pour les PME cotées en bourse.

Calendrier des rapports sur l’ESG dans l’UE :

  • Les entités d’intérêt public de plus de 500 employés à partir du 1er janvier 2024 (le premier rapport sera publié en 2025) ;
  • Les grandes entreprises (qui dépassent 2 des critères de taille : plus de 250 employés et/ou 40 millions d’euros de chiffre d’affaires et/ou 20 millions d’euros d’actifs totaux) à partir du 1er janvier 2025 (le premier rapport étant publié en 2026) ;
  • PME cotées en bourse à partir du 1er janvier 2026 (premiers rapports en 2027, report possible à 2029) ;
  • Entreprises non européennes ayant des succursales/filiales dans l’UE à partir du 1er janvier 2028 (premiers rapports en 2029).

Les rapports devront faire l’objet d’une assurance indépendante, fournie par des auditeurs ou d’autres prestataires de services d’assurance, mais dans un premier temps, il s’agira d’une assurance limitée.

L’International Sustainability Standards Board (ISSB) est un nouveau comité de normalisation créé par les administrateurs de la fondation IFRS pour aider les investisseurs et les autres acteurs des marchés financiers à obtenir des informations utiles sur les risques liés aux activités des entreprises du point de vue de l’ESG.

En 2023, ils devraient finaliser les deux exposés-sondages publiés par l’ISSB, l’un définissant les exigences générales en matière d’information sur le développement durable et l’autre les exigences en matière d’information sur le climat.

Pour en savoir plus sur l’ISSB , cliquez ici.

Assurance

“La directive sur le développement durable exige que le contrôleur légal des comptes de la société, un autre contrôleur (selon l’option de l’État membre) ou un prestataire de services d’assurance indépendant (IASP) (selon l’option de l’État membre), fournisse une assurance limitée sur les informations relatives au développement durable communiquées par la société. Les États membres doivent définir des exigences équivalentes pour les prestataires de services d’assurance indépendants en ce qui concerne la qualité, l’indépendance et la surveillance, conformément à la directive sur l’audit.

Le Conseil international des normes d’audit et d’assurance (IAASB) élabore actuellement une norme relative à l’assurance des rapports sur le développement durable, que vous pouvez découvrir ici.

En outre, le Conseil international des normes d’éthique pour les comptables (IESBA) élabore des normes d’éthique et d’indépendance applicables à l’échelle mondiale, afin de favoriser la transparence, la pertinence et la fiabilité des rapports sur le développement durable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Le NFRD est toujours en vigueur

Nous vous rappelons que les règles introduites par la directive sur les rapports non financiers (NRFD), (applicables aux grandes entreprises d’intérêt public de plus de 500 employés), sont toujours en vigueur jusqu’à ce que les entreprises doivent appliquer les nouvelles règles de la directive sur les rapports non financiers.